Le Pas de la Balme se situe sur la barrière Est du Vercors, immense muraille qui s’étale depuis Grenoble et le Moucherotte jusqu’au Mont-Aiguille et au-delà. Il est facilement accessible au randonneur depuis la station de Corrençon-en-Vercors.
Ce matin là de mars 2015, c’est ni plus ni moins accompagné de Jean-Luc Augier et Matthieu Rieux, deux talentueux photographes grenoblois dont je vous invite à visiter les sites internet, que je me rend à ce spot bien connu des photographes de montagne. Mais en tant que novice, c’est pour moi une première à cet endroit.
Après un lever à pas d’heure, j’ai RDV vers 4h00 avec mes deux compagnons au nord de Grenoble avec qui je fais route jusqu’à Corrençon. Après nous être équipés de skis de randonnée, nous nous élançons vers 5h dans la nuit noire, à la lueur de nos frontales. Nous ne sommes pas spécialement en avance sur l’horaire… le soleil se lève vers 7h15 et nous avons 850m à gravir.
200m sous le sommet, voyant que cela va vraiment être limite pour l’heure rose (les 30 minutes précédent le lever de soleil), Matthieux décide de passer la deux et nous laisse littéralement sur place.
Après s’être bien mis au taquet, nous finissons par arriver au point de vue convoité, où Matthieu nous attend et a déjà attaqué les prises de vue.
Heureusement pour nous notre sprint a porté ses fruits et nous arrivons in extremis pour saisir cette belle lumière qui précède l’aube. Pas le temps de trainer, il faut sortir le matériel et être efficace sur la prise de vue.
Le spectacle est absolument sensationnel. Une mer de nuages recouvre le Trièves à l’Est, laissant les sommets de la barrière Est du Vercors saupoudrés de neige dépasser dans toute leur splendeur. A l’ouest, le plateau glacé de Font d’Urle et ses formes douces se dresse également au dessus de la brume.
Quelques minutes plus tard, le soleil commence à se lever. Il est légèrement voilé et baigne les sommets d’une douce lueur. Pour les couleurs rouges spectaculaires, il faudra repasser. Aujourd’hui la sortie était sous le signe de la douceur.
Vers 9h, des images plein les têtes et les cartes mémoires, il est temps de redescendre, ce n’est pas qu’on ne serait pas restés plus longtemps mais nous commençons à nous refroidir à rester là sans bouger. Nous nous laissons glisser sur nos skis et repassons sous couche nuageuse, où nous profitons d’une toute autre ambiance pour prendre quelques images d’arbres givrés et enneigés.